Bien que très conservateur, le monde de la banque s'est très rapidement positionné sur les téléphones mobiles. Voici un rapide état des lieux des pratiques du secteur bancaire en marketing mobile.
Première surprise lorsque l'on s'intéresse à l'internet mobile bancaire,
c'est dans les pays émergents qu'il revêt son caractère le plus
critique. En effet, dans des pays comme l'Inde ou des continents comme
l'Afrique, suréquipés en téléphones mobile, mais traditionnellement peu
bancarisés, en raison de la faiblesse des réseaux d'agence bancaires,
l'internet mobile représente une opportunité. De nombreux Africains et
Indiens, sans carte bleue et sans chéquier, mais avec une petite
connexion internet sur un feature phone, ont découvert la banque par la
banque en ligne. Ainsi, l'internet mobile représente 59% des bancarisés au Kenya. Le développement des paiements mobiles a même des répercussions inattendues: une société installe désormais des puits gratuitement dans les villages, en échange de quoi, lors les villageois veulent de l'eau, ils leur suffit de payer leur eau via leur téléphone mobile. C'est tout un écosystème de nouveaux business mobiles qui sont en train de se mettre en place.
L'internet mobile est donc, dans les pays émergents, un des moteurs de l'augmentation du taux de pénétration de la banque, en général.
Dans les pays dits "développés", beaucoup plus connectés à l'internet
fixe, mais aussi beaucoup plus bancarisés, l'internet mobile est avant
tout un prolongement de ce que l'on appelle "Banque multi canal".
Depuis le minitel, jusqu'au téléphone mobile, les banques ont en général
fait des efforts pour être le plus largement accessible: les sites
bancaires, on le sait peu sont, parmi les sites les plus visités en
France, avec leurs millions de connexions qui rivalisent avec les 8
millions du site lemonde.fr ou de liberation.fr
Mais, il s'agit, pour ces banques, autant d'accompagner les nouvelles
habitudes des nouvelles générations que de délester le trafic dans leur
réseau d'agences physiques, beaucoup plus couteux. Plus le client
obtient d'information via son téléphone mobile, moins il en demandera
aux téléacteurs ou aux conseillers en agence. Toutes les grandes banques
(Banque Postale, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Mutuel, Crédit
Agricole, ING Direct...) ont lancé leur application mobile assez
rapidement, puis sont venu des acteurs spécialisé comme Banque Accord.
Cette "petite" banque (qui compte quand même 6,4 millions) est
spécialisé dans les offres de pret,
les offres d’épargne et d’assurance et surtout connue pour son activité de credit
à la consommation. Disponible sur Iphone aussi bien que sur Android,
l'application est typique de celle de la banque en ligne standard: elle
permet de gérer ses comptes
en ligne, de réaliser
virements, de consulter les nouvelles produits de la banque,
d'impression des RIB ou d'adresser des
demandes de pret personnel. Evidement, elle permet de géolocaliser les
agences les plus proches de l’endroit où se trouve l'utilisateur, grâce à des fonctions de géolocalisation de base.
L'avenir de la banque mobile
Avec l'émergence potentielle du paiement sans contact (NFC), il se peut
que les smartphones engendre une petite révolution dans les systèmes de
paiements. Si de nombreux pure players se positionne sur le paiement
mobile, comme ont pu se positionner en d'autres temps (Kleline ou
Digicash) qui tentaient de se substituer à la carte bleue, voire
d'inventer de nouvelles monnaies virtuelles, il est vraisemblable que
ce seront les banques une fois de plus qui auront le dernier mot en la
matière.
Mais on peut imaginer des services plus innovants: l'intelligence des
applications étant sensiblement supérieure à celle des sites web, on
peut imaginer que les banques développement des assistants permettant à
leurs clients d'optimiser la gestion de leur budget et d'éviter, par
exemple, les découverts. Restent à savoir s'il s'agit de l'intérêt des
banques de diminuer le nombre des découverts qui leur permettent de
facturer des agios...